De Sainte Valiere à Compostelle, avec Bernard

Difficile d oublier où on est : la lourde cloche de Santiago sonne même les quarts d heures d un son ténébreux. Et puis les voitures de service font bouger une paire de dalles mal ajustées justement sous ma fenêtre.  Ca fait blong-blong à chaque fois. Bon c est le temps d un café et d un énième tour de cette ville si particulière. Tout rappelle Saint Jacques et ma foi je me sens un peu dans ma coquille. Plusieurs universités entourent la ville dont celle d histoire.  L ambiance générale est plutôt jeune et gai. Et ce malgré l omniprésence du granit qui donne un aspect sombre à la ville quand il pleut.  L aspect festif est renforcé par l afflux des jeunes pèlerins qui manifestent leur joie sur le parvis immense de la cathédrale.  Manifestation ce lundi  de postiers qui demandent 5 pour cent d augmentation.  Groupe de pèlerin sur le parvis  Coquilles à tous les étages !  Je pense aux tailleurs

Merci à toutes et tous de m avoir suivi sur ce blog qui ne va pas s arrêter mais se prolonger pour évoquer "mes", nos projets associatifs. Balisage de la petite caminade Pouzols Sainte Valiere, j ai les panneaux mais si un vigneron nous faisait quelques trous ça serait plus simple pour enfoncer les poteaux....Peut être qu un jour ce sentier existera officiellement........ Écrire notre BD sur Capestang au 14 ième siècle et poursuivre le travail de valorisation du chemin à Capestang et ailleurs en Minervois. En attendant quelques photos autour de Compostelle.  l abrazadera, pince pour monter les grosses pierres de construction  Rue à portiques de Compostelle  Pèlerins Coréens retrouvés à Fisterra 

Il pleut ce coup ci sur Santiago :pluie fine mais persistante,le pèlerin va patauger ! Alors c est l heure de se confier. Je suis arrivé jusqu ici par ma volonté et mon  endurance mais tout au fond de moi je sais que tout ça n est qu apparence. Par delà l obstination et la sueur il y avait une autre force car par delà les couleurs de l Automne et l horizon bleuté des Pyrénées ce voyage paraît tellement impossible. La fatigue et les incidents de parcours peuvent mettre à bas n importe quel parcours.... Et multiplier ce risque par 50 jours rend l arrivée des plus incertaines. Alors je dois remercier la chance, la providence, le mektoub d avoir pu aller au bout. Et puis Saint Jacques bien sûr qui se cache sur le chemin , mais veille sur toi et t aide dans les épreuves. Je crois que, peut-être comme le pèlerin d autrefois, je rentre grandi, non pas pour être arrivé à Compostelle mais juste pour m étre mis en marche et avoir pu compter mes ressources. L une d elle la principale, c est vous,

Impossible d'aller à Compostelle sans poursuivre à Fisterra. On nous le vend comme ça.... Et, bien sûr, si on a du temps, pourquoi pas ne pas poursuivre ? Touriste et pèlerin ont la même étymologie ! Certains vont à Fisterra  à pied et 3 ou 4 jours sont nécessaires.... Bon il y a des bus qui permettent d en faire la visite et ma foi avec ce que l on a déjà fait... Les pèlerins allaient se "purifier" sur la côte, en ramener des coquilles... peut être pas jusque là. Pendant longtemps Fisterra a été considérée comme la pointe la plus à l Ouest de l Europe. De fait elle a attiré comme les autres Finistères européens:bretons et anglais.  Costa da muerte  Muxia Le bout du monde médiéval  Les pèlerins laissent leurs ex votos Au bout.... l Amérique !  Carnota, le plus grand horréo 34  mètres 

Une fois récupérée la Compostela, document témoignant que le pèlerin a fait au moins les 100 dernièrs kms, il lui tarde de poser son sac à dos (mochila). Bien sûr un pèlerin sans son sac cela devient un touriste. Alors vite il faut partir faire une photo devant la cathédrale dans son habit du chemin car après ça ne sera plus pareil :ni les mêmes traits (tirés), ni la même allure fatiguée.... Cette photo, devant la cathédrale, que fait tout pèlerin est sa deuxième attestation, elle constitue, aux yeux de tous,la réalisation de son pèlerinage. Après il reste à rentrer dans la cathédrale mais personnellement je préfère être reposé et effacer la boue et la fatigue du jour avant le recueillement. Pour se loger il existe une foultitude de possibilités, hôtels, pension qui sont comme des albergues. Il est facile de rester en centre-ville plusieurs jours pour une somme modique. Pour rencontrer Santiago c est compliqué l'accès à son buste n est plus autorisée à la visite, cause "pandem

Oui, content d'arriver et à la fois se retrouver à la fin d une aventure. Disparu le stress de ne pas y arriver, de se faire mal. Et se retrouver dans cette matinée sombre et humide à marcher lentement dans les bois près de Santiago. Si proche maintenant que cela semble tout aussi irréel. La marche reste toujours cet espace de réflexion où faire la paix avec soi et le monde, ou tenter de le faire.  Arriver à Compostelle c est plus avoir créé un mouvement qu avoir atteint un objectif  Le tombeau de l apôtre est vide et Saint Jacques a t il été en Espagne ? Rien n'est moins sûr. Pour autant la détermination, la croyance en des valeurs, la foi, nous amènent à réaliser des choses pouvant paraître insensées. Le pèlerinage à Compostelle est un moyen pour exprimer ce besoin de se sublimer. Alors en ce dernier jour où les dés sont jetés la tension tombe et la fatigue vient.  Les derniers kilomètres avant la ville sont longs. Le chemin descend enfin depuis Montegozo ( mont de la joie) v

Dernière étape O Pedrouzo-Compostelle, soit environ 15 petits kms à faire. Pas pressé d arriver d autant qu'il pleut ! Apparemment une accalmie vers 8h, permettra de patienter devant un ou deux cafés. Pas pressé d arriver parce que la pression retombe :"j y suis!" Et après ? Bon une belle ville à voir.... Mais la démarche semble toujours plus intéressante que son but. Ces chemins sans fin ni personne seont l image la plus belle que je garderai encore cette fois. Ces sensations d être livré aux éléments, d en faire partie et d être parfois absorbé par eux sont aussi, pour moi, plus forte que celle de voir la cathédrale ou je ne sais quel monument. C est peut être pour ça que le retour à pied est une composante essentielle. Comme l appropriation de tout ce qui a été vu et vécu et l enrichissement de l expérience. Je prendrai le bus pour rentrer quand même. 

18 kms entre Arzúa et O Pedrouzo. C est ce qui reste pour Compostelle demain ! Les amis te disent "profites !". Je veux bien mais quand tu te demandes si la tendinite ne te guette pas.... Et on est toujours aussi à temps de se froisser une cheville ou se retamer sur un galet galicien! Quelle galère ! Bon la prudence est toujours de rigueur. Seul le dernier Km pourra se faire libre de toutes ses craintes.  C est aussi cela qui fait la beauté de ce chemin :tout y est possible sauf le pèlerin. Je vois les pèlerins, partis depuis Léon (300 kms) ou Sarria (100 kms) qui traînent la patte... Faire les derniers Kms sont forcément une expérience différente que peu d espagnols semblent réaliser. La démarche et les alléas sont forcément différents.  Comme quoi on peut marcher ensemble mais ne pas faire la même chose. 

Palas del rei - Arzua 29 kms Départ sous la pluie, dans la nuit depuis l auberge municipale située au diable vauvert..... De plus le chemin jusqu'au village n est pas eclairé !!! Il faut sortir la lampe frontale. Le chemin n est pas aussi caractéristique qu hier mais passe aussi dans de beaux lieux dont ce hameau avec église romane, horreos et maisons aux grosses cheminées galiciennes L itinéraire est vallonnée, pas ennuyeux mais parfois délicat :descentes glissantes, traversée de rivière, ruisseaux débordants.Il il y a plus de 20 mots pour dire pluie en galicien, c est dire s il pleut! Je suis sous la distance "marathon", reste plus que 37 kms... Ouf , suis pas mécontent que cette randonnée voit sa fin. La barre des 50 kms enfin un lieu de pause.... Investisseurs étrangers  42 kms plus qu  un marathon  Goûter de Galice