decomposteliser?

Ce n est pas un voyage, lointain en pays exotique, quoique.
Compostelle est en Espagne mais ça n est pas l Espagne des clichés : soleil, plages et tapas.
Il y a tout ça bien sûr mais pas aux mêmes doses. 
 Le dépaysement vient plutôt du rythme donné par la marche et sa finalité, le but à atteindre.
Il me semble avoir vécu dans un monde parallèle, celui du chemin et sa communauté de pèlerin.
Un monde où tout servait exclusivement le projet final.
Nos moindres gestes, (et pourquoi en faire de superflus ?) correspondaient presque à un rituel.
L idée était d étre efficace pour pouvoir profiter du plus grand temps de pause possible en fin de journée. 
Au matin plier son sac de couchage, ranger ses affaires de toilettes, remplir ses bidons d eau.
Se retourner une dernière fois pour vérifier que rien n'est oublié.
Dans l aiberge ou dans un bar extérieur prendre un café (americano) et des tartines (tostadas)  ou pas et s élancer dans la nuit sans presque rien savoir de ce que je vais rencontrer.
Avec le changement d heure, vers la fin du voyage il fait nuit.
Mais c'est du temps de gagné pour sortir d une ville dont les faubourgs ne sont pas toujours les plus beaux.
Vers 10 heures trouver un bar pour un autre café et acheter un bocadillo pour midi. Là je suis en autonomie pour la journée, d ailleurs j ai moins faim. Peut-être que le corps s est habitué à l effort ?
Vers 16h au plus tard l étape touche à sa fin. Une fois seulement j arriverai à 18h15 après 39 kms et le passage au Cebreiro sous la neige.
A l arrivée, surtout s il fait froid, hop sous la douche et immédiatement après lavage des vêtements pour être à peu près sûr qu ils soient secs le lendemain. Deroulage du sac de couchage et je suis prêt pour aller visiter le village et boire une boisson désaltérante. Le pèlerin peut aussi visiter des monuments mais à condition qu ils soient peu éloignés de son auberge: pas d efforts "inutiles".
Le repas est pris en général dans un restaurant qui propose des"platos combinados" ou des menus pelerins. Ceux ci sont composés  de met simples et roboratifs:pâtes, salade, dessert,vin,pain pour 10 à 14 euros.
Le vin servi est bon et peu alcoolisé. Un plaisantin a même dit à propos du vin des Auberges :"Dans la Rioja, moins de vin, plus d Agua!"
Tout ce rituel et surtout celui de la marche, rythmé par son souffle et ses pensées participent à nous soustraire au paysage et au monde chaque minute, chaque heure, chaque jour renouvelé. Les choses glissent, même dans les parties ingrates du chemin. Je sais que bientôt quelque chose de beau va apparaître. Souvent dans les bars la TV diffuse des infos sans intérêt, en France comme en Espagne. "Shakira s est separée" passait en boucle...
Célèbre montagne catalane
Alors revenir dans cette réalité, celle d un stress véhiculé et construit par les médias inspire peu. 
Pourtant le pèlerin a envie de partager son expérience, permettre à d autres de la réaliser. 
"Essayer de vivre Compostelle dans son quotidien" 
Pour ma part j ai été comblé dès le jour  de min arrivée. 
J'ai visité la croix des pèlerins de Rieux située entre les deux villages de Rieux et Peyriac. 
Le retour du pèlerinage serait une renaissance : une croix toute neuve pour mon retour !!! "Non vraiment il ne fallait pas !!! 
 

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